De Kant van Isola Maggiore

Le château des Guglielmi était un lieu fréquenté par des femmes de la noblesse venant de Perugia, Rome, Florence et même des membres de la famille royale, qui devinrent les premières admiratrices et clientes de l'école de dentelle. Les raffinés ouvrages étaient exposés à Perugia lors de la foire permanente des Arts décoratifs italiens. Les échantillons étaient envoyés à Rome aux Industrie Femminili Italiane, d'où ils étaient distribués dans toute l'Italie et à l'étranger. À l'époque, la mode exigeait que les robes les plus élégantes soient ornées de dentelles et de tricots d'Irlande de l'Isola Maggiore, qui étaient très appréciés et demandés.

En périodes de crise dans la pêche, les femmes devenaient la principale source de revenus pour l'île, influençant positivement l'économie grâce à la fabrication de la dentelle. Les ventes se faisaient également par le bouche-à-oreille. Un exemple intéressant est la lettre que Vittoria Conestabile della Staffa écrivit à son amie Elena Guglielmi. Dans les années 30, la mode de la dentelle d'Irlande perdit de sa popularité, entraînant la fermeture de l'école.

Cependant, les femmes avaient acquis une compétence précieuse et, malgré le manque de demande sur le marché, elles continuèrent à pratiquer la dentelle pour un usage personnel, comme par exemple pour la réalisation de leurs propres trousseaux. L'activité reprit en 1963 grâce à l'initiative de Maria Vittoria Semolesti, une habitante de l'île, qui fonda une coopérative de dentellières pour produire et vendre la dentelle d'Irlande. La coopérative ferma en 1975, mais les dentellières continuèrent à travailler individuellement. Via Guglielmi avec ses dentellières devint une attraction de l'île, attirant des touristes qui s'arrêtaient pour admirer le processus magique de transformer le fil en dentelle. Aujourd'hui encore, il est possible de rencontrer quelques dentellières travaillant hors de chez elles, exposant fièrement leurs créations à la vente.